- Résumé
"Sandrine Roudeix a choisi d'écrire un roman à trois voix pour dire trois attentes à trois époques différentes autour d'un même événement: la naissance de Lola. Elle met en scène ces instants particuliers, solitaires et silencieux, ces cheminements fragiles, à la croisée les uns des autres, ce temps suspendu avant l'épreuve de vérité. "
- Pourquoi avoir écrit ce livre ?
"Sensible et émouvant, le premier roman de Sandrine Roudeix raconte à trois voix et en trois temps l'enfance de Lola, une adolescente qui n'a pas connu son père. La première à parler, c'est elle, Lola. Qui triture nerveusement le chouchou noué à ses cheveux, attablée seule face à son Coca dans un café du boulevard de Clichy. Nous sommes le 1er mai 2009, la jeune fille vient de fêter ses 16 ans et elle attend ce géniteur inconnu auquel elle a donné rendez-vous la veille sur un bout de papier griffonné à la hâte. Viendra-t-il, ne viendra-t-il pas ?
La deuxième voix est celle de Marie, la mère de Lola. Nous sommes cette fois le 30 avril 2005. Pour les 12 ans de sa "puce", elle va lui révéler la vérité de sa naissance. Mais Lola ne veut rien entendre : à ses yeux, sa mère est juste coupable de l'avoir privée d'un papa. Un papa qui vient livrer à son tour sa version de l'histoire. Tout se termine donc le jour où la vie commence pour Lola, le 1er mai 1993. À l'instar de son héroïne, la photographe Sandrine Roudeix, 35 ans, a grandi sans savoir qui était son père. Elle explique : "J'ai écrit ce livre pour comprendre ce qui peut se passer dans la tête de chacun au moment où arrive un enfant qui n'a pas été attendu. Le salaud n'est pas toujours celui que l'on pense." Il y a dans ce roman-là une émotion tout en retenue qui parle de loin. " Le Point.fr, Autofiction
La deuxième voix est celle de Marie, la mère de Lola. Nous sommes cette fois le 30 avril 2005. Pour les 12 ans de sa "puce", elle va lui révéler la vérité de sa naissance. Mais Lola ne veut rien entendre : à ses yeux, sa mère est juste coupable de l'avoir privée d'un papa. Un papa qui vient livrer à son tour sa version de l'histoire. Tout se termine donc le jour où la vie commence pour Lola, le 1er mai 1993. À l'instar de son héroïne, la photographe Sandrine Roudeix, 35 ans, a grandi sans savoir qui était son père. Elle explique : "J'ai écrit ce livre pour comprendre ce qui peut se passer dans la tête de chacun au moment où arrive un enfant qui n'a pas été attendu. Le salaud n'est pas toujours celui que l'on pense." Il y a dans ce roman-là une émotion tout en retenue qui parle de loin. " Le Point.fr, Autofiction
- Extrait d'interview
J’avais écrit une nouvelle, la première partie du roman, qui racontait l’histoire d’une adolescente qui attendait son père qu’elle ne connaissait pas à la terrasse d’un café. Ce texte a beaucoup plu à mon éditeur qui m’a proposé d’en faire un roman. Aussitôt, presqu’à la seconde, une idée m’est venue. Au fond, cette adolescente avait besoin de comprendre ce qu’il s’était passé entre son père et sa mère pour qu’elle en arrive là, un 1er mai 2009, à attendre un homme qui lui avait donné la vie sans jamais, semblait-il, vouloir la partager. Mon roman est né de ce besoin de comprendre, sans juger, chacun des protagonistes de cette histoire. Et de décortiquer du coup la question de la filiation et les rapports complexes qui unissent un homme, une femme et un enfant. Attendre un enfant est le point de départ de mon roman, d’où le titre, mais aussi le point de départ des autres attentes des personnages, physiques et psychologiques.
S’agit-il d’une autofiction déguisée en roman ?
S’agit-il d’une autofiction déguisée en roman ?
La thématique est personnelle, oui. Comme dans le roman, mon père est parti avant ma naissance et ne m’a jamais reconnue. Mais à la différence de Lola et du roman, je ne sais pas ce qu’il s’est passé exactement entre ma mère et mon père, ma mère ne m’en a jamais parlé. Alors j’ai décidé de l’inventer. C’est ça aussi pour moi, la fonction de la littérature. On s’y cherche, on s’y trouve parfois, on s’y console, on s’y invente.
Pourquoi avoir choisi une structure narrative à 3 voix ?
Pourquoi avoir choisi une structure narrative à 3 voix ?
Je voulais montrer que dans la vie, chacun a ses raisons, et que toutes ces raisons dépendent d’un contexte et d’un angle de vue. Pour cela, il m’était indispensable de faire parler, tour à tour, chacun des personnages, la fille, la mère et le père, à des moments charnières de leur vie et de leurs choix. Et ce, même si ces choix engagent et blessent les deux autres protagonistes. La littérature m’a donnée ce pouvoir-là, de rentrer dans chacune des trois têtes et de pouvoir développer leurs motivations, leurs doutes, leurs envies, leurs ambivalences et, aussi et surtout, leur solitude face à leurs décisions.
Je voulais ensuite insister sur l’absence de jugement moral. Pour cela, il fallait qu’on soit en totale empathie avec celui qui se raconte, celui qui nous raconte son histoire, épousant son point de vue à l’encontre des deux autres personnages. Et changeant d’empathie et de point de vue en changeant de voix narrative.
J’avais également à cœur de recréer le noyau familial, celui-là même qui a été brisé, presque effacé, avant la naissance de Lola, pour souligner combien il est constitutif d’une identité. C’est ce triangle qui est à l’origine de la vie : l’enfant, la mère et le père. Et par le rendez-vous qu’elle donne à son père, Lola montre que ce noyau existe, malgré les choix de ses parents.
Je souhaitais enfin bâtir ce roman qui questionne les origines de Lola comme une quête, ou je peux même dire, une enquête, à rebrousse-temps. La structure à trois voix m’a permis d’écouter la parole de Lola, de sa mère et de son père au moment clef de leurs choix, et de remonter le temps jusqu’aux origines : la naissance.
Avez-vous d’autres romans en cours d’écriture ?
Je voulais ensuite insister sur l’absence de jugement moral. Pour cela, il fallait qu’on soit en totale empathie avec celui qui se raconte, celui qui nous raconte son histoire, épousant son point de vue à l’encontre des deux autres personnages. Et changeant d’empathie et de point de vue en changeant de voix narrative.
J’avais également à cœur de recréer le noyau familial, celui-là même qui a été brisé, presque effacé, avant la naissance de Lola, pour souligner combien il est constitutif d’une identité. C’est ce triangle qui est à l’origine de la vie : l’enfant, la mère et le père. Et par le rendez-vous qu’elle donne à son père, Lola montre que ce noyau existe, malgré les choix de ses parents.
Je souhaitais enfin bâtir ce roman qui questionne les origines de Lola comme une quête, ou je peux même dire, une enquête, à rebrousse-temps. La structure à trois voix m’a permis d’écouter la parole de Lola, de sa mère et de son père au moment clef de leurs choix, et de remonter le temps jusqu’aux origines : la naissance.
Avez-vous d’autres romans en cours d’écriture ?
Avant d’écrire la nouvelle qui a donné naissance à ce roman, j’ai écrit deux autres romans qui sont terminés et que je vais reprendre à la lueur de ce que j’ai appris et compris avec celui-là. Et j’en ai un troisième de bien entamé… Ce qui est curieux, c’est que lorsque je prends un peu de recul, je me rends compte qu’ils abordent tous le même thème, vaste et infini, de l’identité… Je me sens assez cohérente, en fait !
Que diriez-vous aux lecteurs pour leur donner envie de lire votre roman ?
Que diriez-vous aux lecteurs pour leur donner envie de lire votre roman ?
Quand on referme mon roman, on peut espérer que, nous tous qui avons un jour (trop) attendu, allons peut-être penser à arrêter d’attendre pour commencer à vivre…
Quand on referme mon roman, on peut aussi espérer qu’on va essayer de moins juger ceux qui nous ont blessés, pour au contraire tenter de comprendre leurs choix, souvent liés à un contexte, des choix qui nous sont extérieurs mais qui nous lient et nous fondent en dépit de tout…
Quand on referme mon roman, enfin, même quand on n’a pas été abandonné par ses parents, on peut espérer mieux cerner certains aspects des rapports entre une mère et une fille, un père et une fille, et un homme et une femme, très jeunes, qui ont eu un enfant sans le vouloir…
Quand on referme mon roman, on peut aussi espérer qu’on va essayer de moins juger ceux qui nous ont blessés, pour au contraire tenter de comprendre leurs choix, souvent liés à un contexte, des choix qui nous sont extérieurs mais qui nous lient et nous fondent en dépit de tout…
Quand on referme mon roman, enfin, même quand on n’a pas été abandonné par ses parents, on peut espérer mieux cerner certains aspects des rapports entre une mère et une fille, un père et une fille, et un homme et une femme, très jeunes, qui ont eu un enfant sans le vouloir…
- Sources:
2 commentaires:
j'ai bien aimé ce livre au niveau du point de vue qui est en plusieurs parties ,se qui apporte des détails au texte.
J'ai bien aimé ce livre car on suit l'histoire de Lola à travers les pensées de trois personnages, ce qui est peut fréquent lorsqu'on lit un livre. On peut donc connaître 3 avis différents face à une même situation, ce qui est intéressant.
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